Chaque année quand les beaux jours et la chaleur reviennent avec l'été, on apprécie l'ombre des arbres et un verre de rosé bien frais partagé entre amis. Ã? l'apéritif, nature, préparé en sangria ou pour accompagner les viandes, poissons grillés au barbecue, il accompagne parfaitement, et pourtant sans prétention, les menus de saison. Il a gagné ses lettres de noblesse et sa popularité au début des années 90 par sa capacité à plaire à une grande variété de consommateurs, même ceux n'appréciant pas vraiment le vin. D'ailleurs en trente ans, la part du rosé sur la consommation globale de vin en France a triplé !
D'où lui vient sa couleur ?
Le rosé est réalisé à partir de raisins rouges mais le jus étant laissé peu de temps en contact avec la peau des raisins, il n'a pas le temps de macérer et de s'imbiber complètement de la couleur rouge. Deux méthodes permettent d'obtenir sa teinte. La première consiste à faire macérer un peu le vin blanc, le temps qu'il se colore. Les grains sont ensuite pressés, c'est le "rosé de presse". Pour la deuxième méthode, le vin est macéré comme un vin rouge. On ne garde qu'une partie du vin rouge issu de la macération qui est mélangée avec du vin blanc. On parle alors de "rosée de saignée". Il existe une troisième méthode, celle du rosé d'assemblage pour laquelle on mélange vin blanc et vin rouge dans diverses proportions selon la couleur souhaitée. Cette méthode, souvent utilisée pour le champagne rosé, n'est pas autorisée en France pour le vin rosé.
Bien choisir un rosé, c'est compliqué ?
Pas vraiment besoin d'être un connaisseur ou un expert si l'on prend en compte quelques critères simples au moment de l'achat mais aussi du service. Tout d'abord, à quelques exceptions près, le rosé est un vin qui se boit jeune. En 2015, vous consommerez donc le vin de la cuvée 2014 ou éventuellement 2013. Ã?vitez de faire des réserves pour plusieurs années, il ne se bonifiera pas en vieillissant ! En France, contrairement aux Ã?tats-Unis, le rosé est principalement sec à l'exception du Rosé D'Anjou et du Cabernet d'Anjou qui sont plus sucrés. Malgré la simplicité de ce vin, chaque rosé a ses particularités, ses arômes qui s'accorderont plus ou moins bien avec tel ou tel plat. Les rosés d'Anjou aiment les menus exotiques, ceux du Rhône les viandes au barbecue, et pour un dessert fruité, vous ne résisterez pas à un mariage avec un champagne rosé. Si toutefois vous hésitez toujours et craignez de vous tromper, choisissez des rosés de Provence qui sont des valeurs sûres. Une fois vos convives arrivés, n'oubliez pas qu'un bon rosé doit être servi à environ 8°C, donc bien frais, si l'on veut vraiment l'apprécier.
La France, le pays du rosé, le saviez-vous ?
Voici quelques chiffres intéressants donnés par le CIPV (Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence) :
- Nous produisons plus du quart des rosés du monde avec 28% ;
- Nous sommes les premiers consommateurs de rosé au monde avec 12 litres par personne et par an (soit 16 bouteilles de 75 cl). Ceci représente 30% de notre consommation annuelle en vin ;
- Nous importons beaucoup plus de rosé que nous en exportons : 1 bouteille sur 3 consommée en France vient de l'étranger ;
- Depuis 2012, la consommation de rosé a dépassé celle de vin blanc. Vins rosés et vins blancs grignotent peu à peu la proportion de vins rouges vendus, celle-ci était en effet de 77,8% en 1990 pour descendre à 53,3% en 2012 ;
- 1 bouteille sur 20 dans le monde est un rosé de Provence. On le reconnait grâce à la forme particulière de sa bouteille appelée " flûte à corset ".
Alors, allez-vous, vous aussi céder aux arômes du rosé, le vin de l'été ? N'hésitez pas mais toujours avec modération bien sûr !