Ce soir, vous êtes plutôt pizza 4 fromages, pâtes, sushis ou merguez végétales ? Désormais, on trouve de tout, partout. Fini le temps où l’on devait voyager aux 4 coins du monde pour y déguster les spécialités ; un rayon leur est dédié dans le supermarché d’à côté. Les références se comptent par milliers.
Sur les étals du primeur, on ne sait plus où donner de la tête. Comment choisir entre tous ces fruits qu’on ne connaît pas ? Entre toutes ces soupes et autres produits qui ont pour seule différence la couleur de leur packaging ? Un choix qui devrait, en théorie, nous pousser à diversifier notre alimentation et à manger plus équilibré. Mais il n’en est rien.
Manger moins gras, moins salé, moins sucré : un slogan peu écouté
Il y a 30 ans, on n’aurait jamais pu manger des légumes midi et soir pendant une semaine avec comme contrainte de ne jamais manger 2 fois le même légume. Aujourd’hui, on peut. Mais ce n’est pas pour autant qu’on le fait.
Tous les jours, des messages publicitaires nous enjoignent à manger moins gras, moins salé, moins sucré et à équilibrer notre alimentation. Visiblement, ces messages rentrent par une oreille et sortent par l’autre, car d’après une étude publiée surNature Food le 19 septembre, on mangerait toujours aussi mal qu’il y a 30 ans malgré les opportunités de mieux manger qui se sont offertes à nous depuis.
On déménage au Vietnam ?
Les chercheurs ont étudié la qualité de l’alimentation dans 185 pays en combinant les données de 1 100 études. Et le verdict est sans appel : personne ne mange mieux aujourd'hui qu’en 1990. Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont classé les habitudes alimentaires de chaque pays sur une échelle de 0 à 100, 0 correspondant à une alimentation trop sucrée et avec trop de viande transformée (classée cancérigène par l’OMS) et 100 pour les pays qui ont une alimentation diversifiée, composée de fruits, de légumes, d’oléagineux, d'oméga 3 et de céréales complètes. D'ailleurs, une autre étude stipulait que la consommations d'oléagineux, légumes et céréales complètes permettait de gagner jusqu'à 10 ans d'espérance de vie.
Spoiler : aucun pays n’a atteint le summum de l’échelle. Seuls dix pays, représentant moins de 1% de la population mondiale, avaient des scores au-dessus de 50. En moyenne, les pays avaient un score de 40 sur 100, soit seulement 1,5 point de plus qu’en 1990. Les pays les mieux notés en matière d’alimentation sont le Vietnam, l'Iran, l'Indonésie et l'Inde. Ceux où le régime alimentaire ne doit clairement pas être un modèle sont le Brésil, le Mexique, les Etats-Unis et l'Egypte.
Cette étude établit avec clarté 4 points :
- Les enfants mangent généralement mieux que les adultes en Europe, en Asie Centrale, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
- Les femmes ont une alimentation plus saine que les hommes.
- Les personnes avec un niveau d'éducation supérieur mangent généralement plus sainement, excepté au Moyen-Orient et en Afrique, bien que les personnes très instruites ont tendance à manger plus de viande rouge et de boissons sucrées.
- De toute évidence, vivre à la campagne ne signifie pas toujours avoir un potager et mieux manger. En Europe, ce sont les citadins qui mangent le mieux.
La France dans le ventre mou
Et la France dans tout ça ? Avant, on se classait entre 33 et 37 sur 100. Puis on a degringolé. La gastronomie à la française mérite le score médiocre de 40 à 43 sur 100. Certes, on consomme plus de légumes et de légumineuses qu'avant, ce qui fait pencher positivement la balance. Mais d’un autre côté, on mange énormément de viande rouge (probablement cancérigène selon l’OMS), de viande transformée (cancérigène selon l’OMS), de sucre et de sel, ce qui nous fait nous fait perdre pas mal de points.
Si l'alimentation est un sujet qui intéresse de nombreux chercheurs, c'est parce qu'elle influence notre santé. Ce que l'on mange peut augmenter ou diminuer les facteurs de risque de développer des maladies. Ce que l'on ne mange pas aussi. C'est pour cela que le jeûne intermittent n'est pas considéré comme bon pour la santé.