Les plats préparés peuvent rendre de fiers services lorsqu’on n’a ni le temps, ni l’envie de cuisiner ! Mais sont-ils bons pour la santé, et comment les choisir ?
Des produits très hétérogènes
Tous les plats préparés ne se valent pas. … et tout ce qui est industriel n’est pas forcément à jeter aux orties ! Comme l’explique Jean-Michel Lecerf, médecin nutritionniste, une choucroute traditionnelle en boîte sera toujours meilleure que des quenelles noyées dans la sauce, et un plat surgelé cuisiné à la vapeur peut être bien plus intéressant sur le plan nutritionnel qu’un plat acheté chez le traiteur. Tout est question de composition et de processus de fabrication.
Au rayon des plats préparés, on trouve donc le meilleur comme le pire. D’où l’intérêt de bien lire les étiquettes et de scruter la liste des ingrédients. Comme toujours, plus elle est courte, et mieux c’est, et plus elle contient des ingrédients suspects, que l’on n’aurait jamais intégrés dans la recette traditionnelle (du sirop de glucose dans des saucisses aux lentilles par exemple), moins il est recommandable !
Attention aux lipides et au sel
L’un des principaux reproches que l’on peut faire aux plats préparés reste leur trop forte densité énergétique, et leur teneur en lipides (et notamment en acides gras saturés, délétères pour le système cardio-vasculaire). Jean-Michel Lecerf conseille d’opter pour des plats n’affichant pas plus de 5 g de lipides aux 100 g.
Traquez également le sel. Si le produit en contient plus d’1g (par personne), passez votre chemin ! Attention car il n’est pas toujours facile de décrypter les étiquettes. La teneur en sel est parfois exprimée en sodium, et il faut multiplier le chiffre par 2,5 pour obtenir le taux réel de sel. Rappelons que les recommandations de l’OMS sont de 5 g par jour, et que consommé en excès, le sel favorise l’hypertension et met en danger le système cardio-vasculaire.
De manière générale, les plats trop caloriques et trop riches en graisses et en sucre peuvent entraîner du diabète et un risque de surpoids accru. Ouvrez l’œil et n’hésitez pas à comparer les produits entre eux.
Misez sur les protéines
Privilégiez également les plats préparés contenant plus de 5 g de protéines aux 100 g. En deçà de ce taux, le plat n’est pas suffisamment rassasiant ni nourrissant.
Pensez également à manger lentement (mâcher est essentiel à la digestion !), à accompagner votre plat préparé d’une salade ou d’une soupe, à y ajouter un produit laitier (le calcium est bien souvent absent dans les plats préparés) et un fruit, pour avoir un repas bien équilibré.
Se fier au Nutriscore ?
Ce peut être une bonne option, car le tableau des valeurs nutritionnelles n’est pas forcément facile à comprendre pour tous les consommateurs, loin s’en faut ! Conçu dans le cadre du PNNS (Programme National Nutrition Santé), le logo Nutriscore indique la qualité nutritionnelle d’un produit, le plus favorable étant classé « A », et les produits les plus chargés en calories, graisses, sucre et/ou sel étant notés « E ». Un hachis parmentier, suivant sa composition, pourra donc être classé en A, B, ou même D selon les marques. D’où l’intérêt, encore une fois, de comparer et de choisir en toute connaissance de cause.
A quelle fréquence ?
On peut tout à fait succomber aux plats préparés 2 à 3 fois par semaine à condition de varier les produits et de les choisir suffisamment riches en protéines et limités en graisses, sel et sucres.
L’important est de manger diversifié (un peu de tout en quantité raisonnable), … et de cuisiner le plus possible des produits frais. Le tout sans tomber dans l’orthorexie. Inutile donc de culpabiliser si l’on s’octroie un écart de temps en temps !
Merci à Jean-Michel Lecerf – médecin nutritionniste - Chef du Service de Nutrition & Activité physique – Institut Pasteur
Auteur de « Le surpoids, c’est dans la tête ou dans l’assiette ? », Éditions Quae et « Nutrition des enfants, arrêtons de faire n’importe quoi » - Editions Albin Michel