Au XVIe siècle, on croyait que la tomate - parce que rouge sang et en forme de myocarde - soignait le coeur… et que le céleri, long et rigide comme un tibia, était souverain pour prendre soin des os. Risible ? Attendez de lire.
Née au Moyen-âge en Occident, la « théorie des signatures » veut que la forme des plantes - mais aussi leur couleur ou le lieu où elles poussent - donne une indication sur leur fonction, notamment thérapeutique. L’exemple le plus parlant de cette théorie est sans doute la noix, qui ressemble de façon troublante à un cerveau miniature, avec ses hémisphères, ses rides et ses sillons : on lui prêtait donc des vertus pour prendre soin du cerveau.
De la même façon, la tomate ressemblant à un cœur, les haricots rouges à des petits reins et le gingembre à un estomac, on les croyait capables de soigner ces différents organes. La prêle, dont la tige rappelle la colonne vertébrale, était considérée comme efficace contre le mal de dos. La pimprenelle - dont la fleur est pourpre - était utilisée pour « absorber le sang ». De même, de nombreuses plantes à la forme phallique - comme l’asperge - étaient considérées comme capables de redonner de la vigueur aux messieurs et avalées comme des aphrodisiaques. Quant au saule, qui pousse dans les lieux marécageux, il était connu pour soigner les affections qu’on y rencontre : fièvres et refroidissements.
Quand la science moderne confirme la théorie des signatures
Plus tard, au XIXe siècle et au début du XXe siècle, on délaisse ce principe « des semblables qui soignent les semblables », considéré comme fantaisiste et ridicule. Pourtant, cette « théorie méconnue, souvent jugée simpliste, (…) fut pour-voyeuse de nombreux remèdes, dont certains sont encore utilisés de nos jours », indique le docteur Pierre-Baptiste Laurent, dans Psychologies magazine. Le saule, censé, si on se souvient bien, soigner la fièvre, est ainsi un des constituants principaux de l’aspirine. Plusieurs études montrent que consommer des noix augmente le taux de sérotonine, neurotransmetteur impliqué dans la régulation de l’humeur et de la dépression. Quant à la tomate, elle contient effectivement un antioxydant qui permet de prévenir le risque de maladies cardiovasculaires. Alors, ridicules, les anciens ?