Cauchemar en cuisine : que devient le restaurant d’Isabelle et Jeffrey à Saint-Berthevin-la-Tannière depuis le tournage ?

Même si les situations sont toujours difficiles dans Cauchemar en Cuisine, celle d'Isabelle et de son fils Jeffrey, propriétaires d'un restaurant à Berthevin-la-Tannière, en Mayenne, l'est particulièrement. Le “Saint-Berth” est le seul commerce du village où vivent 350 habitants.

Les deux gérants sont vraiment au bout du rouleau et les finances sont plus que dans le rouge, au point que Philippe Etchebest, pourtant souvent confronté à la détresse des restaurateurs, est sidéré.

Lors de son inspection de la cuisine, le chef s'étonne de la quantité des produits stockés dans le congélateur. “Non mais c'est une épicerie ton congélateur !”, s'exclame-t-il. “Mais ça, c'est parce que ce sont les Restos du cœur qui nous l'ont donné. On va aux Restos du cœur parce qu'on n'a plus d'argent. On a tellement de dettes qu'on ne s'en sort plus", explique alors Isabelle, les larmes aux yeux. "On paye tout de notre poche pour la société parce que la banque nous rejette tout”. La marchandise qui sert à nourrir les clients, quant à elle, est achetée avec le RSA.

Les déconvenues pour Philippe Etchebest ne s'arrêtent pas là. Il doit faire face à un amateurisme total en cuisine. Tout est mélangé entre le personnel et le professionnel. “Pour la première fois je suis déstabilisé par l'ambiance de la cuisine”, avoue même le chef. Côté service, c'est pire, il doit composer avec la nonchalance et le manque de motivation de Jeffrey, qui est là seulement pour faire plaisir à sa mère.

Depuis la fin du tournage en mars dernier, les choses ont évolué dans le bon sens, même si la situation reste fragile. Le nouveau positionnement sur un menu bistronomique plutôt qu'ouvrier a été bénéfique. Plus d'ouverture permanente, l'établissement ne sert que le soir, entre 19 h et 22 h uniquement. Les menus sont changés tous les quinze jours et sont élaborés à partir de produits frais et locaux. Le dimanche, le restaurant propose une offre de snacking, uniquement le midi. “Nous souhaitons arriver à un commerce qui fonctionne d'ici septembre 2023. Passé ce délai, nous prendrons une décision, éventuellement pour l'arrêt. Mais nous sommes plus confiants”, a déclaré Isabelle au journal local “Le Publicateur”.