En raison de l'inflation, de nombreux foyers se détournent de la viande dont le prix a augmenté de 28,6% entre octobre 2021 et octobre 2022 selon l’institut NielsenIQ. Dans un contexte où, résumons-le simplement, tout coûte de plus en plus cher, manger de la viande ou du poisson devient un luxe pour beaucoup. Pour avoir une source de protéines aux repas, certains se tournent vers les œufs, un substitut jusqu'alors économique et riche de bienfaits.
Il y a quelques années, la consommation nationale tournait autour de 250 œufs par an et par personne, soit environ 5 par semaine. Mais en seulement 3 mois, les ventes ont bondi de 5%, déclarent nos collègues de Franceinfo.
Les bienfaits des œufs sur notre santé
Il faut dire qu'en plus d'être une source de protéines de très bonne qualité (c'est-à-dire facilement assimilables ; comptez 7g de protéines par oeuf), ils sont riches en Oméga 6 et 9, en vitamines et en oligo-éléments.
2 œufs couvrent déjà la moitié de nos besoins en vitamine K et en vitamine D, et la totalité de nos besoins en vitamine B12. Ils apportent également des vitamines B, A et E ainsi que des minéraux et du "bon" cholestérol. Contrairement à une idée reçue fréquemment admise dans les années 60, on peut manger des oeufs tous les jours sans risque pour notre santé. Le véritable risque, c'est notre porte-monnaie qui le court aujourd'hui.
Entre l'inflation et la grippe aviaire, l'impossible production des éleveurs
Entre l'inflation et la grippe aviaire, le prix des œufs a augmenté de 50%, d'après Dominique Schelcher, le patron de Système U, interrogé par nos confrères de Franceinfo. Cette hause des prix s'explique par l'abattage de beaucoup de poules pour endiguer la propagation de la grippe aviaire. Depuis cet été, 700 000 volailles ont déjà été abattues.
En plus de ces pertes, la production risque fort de baisser à cause du confinement obligatoire pour les volailles. Stressées, les poules risquent de pondre moins d'œufs. Or, c'est la règle de l'offre et de la demande : s'il y a moins de poules, il y a moins d'œufs produits alors que la demande reste grande. Le prix augmente. CQFD.
A cette rareté s'ajoute l'inflation subit par les éleveurs. Eux aussi doivent faire face à la hausse des prix des céréales pour nourrir les volailles, des emballages et du transport pour les distribuer et les commercialiser. Tous ces facteurs cumulés expliquent la hausse de 50% du prix des œufs. Et si les consommateurs se disent qu'ils feront l'impasse sur la boîte de 6 œufs, c'est sans compter sur le fait que les œufs sont utilisés dans de nombreuses recettes, des petits sablés à la mayonnaise en passant par les quatre-quarts et la tortilla de pommes de terre.